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Bonjour Lionel  et bienvenue sur ce blog.

Vous organisez tous les ans en mai l’Open de Nice Côte d'Azur, pouvez-vous nous parler de cette manifestation 

Il s’agit d’un tournoi de tennis professionnel du circuit ATP (Association des Tennismen Professionnel) se déroulant durant la 3eme semaine de mai (juste avant Roland Garros) au sein du club du Nice LTC (club de tennis historique français connu pour avoir formé Yannick Noah et Suzanne Lenglen et bien d’autres championnes et champions).

Ce tournoi avait déjà était organisé dans les années 80-90 et, pour des raisons économiques a été interrompu en 1994-95 puis réactivé par Jean-François Caujolle (Directeur de l’Open13, BNP paris Masters, Brussels Open) en 2010. Le tableau de joueurs comprends 28 compétiteurs sur une semaine avec la présence des meilleurs joueurs du circuit (en 2011 : Berdych, Roddick, Nalbandian, Simon, Gasquet…). En 2010, Richard Gasquet a brillamment gagné le tournoi face à l’espagnol Fernando Verdasco au terme d’une finale de très haut niveau.

Cette manifestation est une des premières de ce genre en termes d’éco-conception. Quelles principales actions éco-responsables avez-vous mis en place ?

Nous avons mis en place un plan sur 5 ans avec nos partenaires et le soutien des collectivités locales à la base de ce projet d’événement eco-citoyen. Les principales actions concernent la gestion des déchets sur site (tri – recyclage – réutilisation), l’optimisation des transports, le choix de fournisseurs eco-labellisés (imprimerie,  restauration, hôtellerie, régie technique…) tout en étant accompagner par EDF en termes d’évaluation de notre événement via un Bilan Carbone et l’optimisation de nos dépenses énergétiques. En parallèle de ce dispositif environnement, de nombreuses actions sociales et de sensibilisations pour le grand public et les jeunes ont été mises en place

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

La plus grande difficulté a été de changer de mode de production et de faire comprendre à certains fournisseurs techniques que nous allions développer un événement selon une approche souvent nouvelle pour eux. Pour un événement de cette ampleur, la partie transport est certainement la plus compliquée.

Quel en a été l’accueil par les joueurs, le public et vos partenaires ?

Les partenaires sont totalement intégrés dans la stratégie mise en place et, l’avantage d’un événement est de pouvoir bénéficier de compétences de haut niveau dans chaque domaine de compétences des entreprises et collectivités impliquées. Pour nous, il s’agit d’un nouveau moyen de faire du parrainage sportif en exprimant ses compétences et sa marque sur des actions concrètes. Nos partenaires sont la clé de voute du dispositif eco-citoyen et, nous l’espérons, solidifierons à moyen long termes notre modèle économique en co-construisant un événement innovant.

Les joueurs sont dans leur bulle et jouent le jeu sur la partie sociale mais ne sont pas encore acteurs eco-citoyen. Il s’agira d’un autre challenge pour nous d’impliquer l’ATP dans notre démarche mais ceci nécessite une prise en considération de leurs contraintes liées au haut niveau sportif en termes de préparation et de déroulement d’une compétition internationale.

Beaucoup pensent que l’éco-conception d’un événement coûte cher. Quel est votre avis ?

Je suis totalement d’accord : l’éco-conception est un réel investissement tant sur le plan financier qu’humain. Les ressources nécessaires au départ sont considérables. Mais cet investissement doit être intégré à la création d’un nouveau modèle économique intégrant les compétences de nos partenaires afin de les fidéliser et de proposer une alternative différenciatrice aux modes de communication des entreprises. Ceci étant dit nous partons du postulat que le développement durable est un marché et que les entreprises et les partenaires publics vont rapidement conquérir et fidéliser des clients et citoyens via l’intégration de nouvelles compétences en termes de production et d’actions eco-citoyennes.

Vous avez décidé d’établir le bilan carbone de cet événement. Qu’en attendez-vous ? Quels en seront d’après-vous les principaux résultats ?

Le bilan carbone est avant tout là pour nous guider et faire avancer nos actions. Il est un baromètre utile à la comparaison de nos éditions d’années en années. Il nous permet aussi de communiquer et de sensibiliser l’ensemble des acteurs liés au projet.

 open de tennis nice bas carboneQuels conseils donneriez-vous à des organisateurs d’événements qui souhaitent suivre votre exemple ?

Intégrer vos partenaires en créant une nouvelle forme d’activation de vos partenariats publics et privés et repenser vos modèles économiques événementiels. Attention, le support physique (les installations) sont souvent des freins à cette intégration car très souvent elles ne sont pas compatibles avec la démarche car trop vétustes (le parc des installations (stades – arenas) sportives en France est tout simplement LA faiblesse majeure du secteur économique du sport professionnel et amateur).

En ce moment se tiennent dans toute la France les assises du Sport et du Développement Durable. Etes-vous d’avis que le monde du sport est prêt pour une évolution telle qu’espérée par Mme Rama Yade ? Quels pourraient en être les freins ou les blocages ?

Non le sport n’est pas prêt car cette révolution demande des compétences professionnelles que les dirigeants élus n’ont pas. Quel est le club ou l’événement sportif qui a intégré à son organigramme  un département transversal de développement durable ? Le CNOSF essaie par l’intermédiaire de son Président Denis Masseglia d’agir en ce sens mais plus qu’une question de révolution c’est une question d’éducation et de formation des dirigeants bénévoles qui sont au cœur du modèle sportif et des managers de structures professionnelles pour qui le développement durable doit devenir le ciment de leur modèle économique en permettant de « mailler » leurs parties prenantes autour d’un axe fort de partage de ressources et de compétences… Le challenge est là !

Merci Lionel  pour votre témoignage. Et n’hésitez pas à nous informer de l’avancée de vos projets.

J’espère que l’Open de Nice Côte d’Azur pourra devenir un benchmark pour de nombreuses organisations sportives si notre stratégie intégrative permet de performer durablement sportivement et économiquement.

Contact : Lionel Maltese

Maître de Conférences - Université Paul Cézanne - CERGAM Division  Management Stratégique des Ressources de la firme

Professeur Affilié Euromed Management – Conseiller Scientifique Sport Professionnel et Marketing Evénementiel Titulaire de la Chaire Droit du Sport et Marketing Evénementiel

Consultant Stratégie et Communication événementielle sportive

Tag(s) : #L'éco-événementiel, #Sport
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